Il y a un truc qui m’est arrivé à la fin de l’été qui m’a pas mal chamboulé et changé. J’ai fait une fausse couche, une fucking fausse couche, tardive en plus, à la fin du premier trimestre. Alors je sais, je ne suis pas la première et je ne serai malheureusement pas la dernière. Mais je vais vous dire, une fausse couche c’est moche, c’est vraiment moche. C’est un peu un parpaing dans la tronche. Ca te met KO mais surtout ça te remplit d’un immense chagrin. Parce que tout le monde autours de toi semble banaliser en pensant que c’était pas un bébé mais juste un minuscule embryon de quelques millimètres. Mais en vrai, toi, t’as perdu un bébé. Tu l’as imaginé, tu t’es organisé dans ta tête, tu t’es demandé où tu mettrais le lit, comment tu ferais pour ton congé mat. Pendant plus de deux mois, t’as arrêté de picoler, manger des sushis, lavé 10 fois tes légumes etc. Ce bébé il a existé dans ta tête. Ce truc là, je l’ai réalisé 2/3 semaines après mon hospitalisation, chez mon ostéo, c’est la première qui l’a nommé “bébé”. Sur le coup je me suis dit, elle a rippé, elle a pas compris que c’était au premier trimestre. Et puis juste après, je me suis dit qu’elle avait tellement raison, bien sûr que c’était plus qu’un embryon…
C’est drôle comme la très grande majorité des gens ne savent pas gérer les chagrins de leur proches. Alors, je le savais. J’ai bossé 8 ans en neuropédiatrie, j’ai vu tout ces parents d’enfants porteurs de handicaps s’isoler car leur entourage ne répondaient pas présent. J’ai constaté combien rares sont les personnes ressources dans les coups durs. Je me dis que d’un côté, au moins je ne suis pas tombée de ma chaise. Je savais que j’allais me retrouver plutôt seule à gérer tout ça. Et effectivement, pas de surprise de ce côté-là. Le chagrin fait fuir les gens, tes amis, tes copains, ta famille. Personne n’a envie d’écouter le chagrin, personne n’a envie de savoir combien t’es triste. Déjà parce que personne n’a envie de s’imaginer qu’une fausse couche ça peut rendre triste. Alors on te sort des petites phrases du style “bon maintenant ça fait 2 semaines, faut passer à autre chose”, “oui c’est pas facile une fausse couche mais il y a plus grave dans la vie”, “allez faut sortir, penser à autre chose” ou encore les gens proches qui ne prennent aucune nouvelle de toi, genre aucune.
Je me dis quand même que c’est tragique au fond de ne pas savoir gérer le chagrin quand on est adulte, d’être si désemparé et ignorant face à la tristesse. Comme si c’était une émotion vilaine. Et quand tu pointes l’absence des proches, ils te répondent “ben oui mais je sais pas quoi te dire !”. Quel échec non ? Il y a un truc qu’on a loupé dans l’éducation non ? A quel moment on a oublié d’expliquer à nos enfants comment gérer leurs émotions négatives ? Ca m’évoque le podcast de Clotide Dusoulier, Change ma vie, elle expliquait à ce sujet qu’on avait souvent le travers quand un petit pleurait de lui répondre “allez c’est rien, arrête de pleurer”. Mais au nom de quoi on peut juger que l’émotion qu’un enfant, et même un adulte, est en train d’expérimenter à l’instant, n’est pas légitime et qu’il faut tout de suite la remplacer par une émotion plus neutre ou positive ? Et bien si, si son ballon vient d’exploser, il a le droit de pleurer, c’est triste de perdre un ballon. C’est quoi le risque de le laisser pleurer ? C’est quoi le risque de se laisser aller à l’expérimentation du chagrin quand on vient de vivre une fausse couche ? Parce que oui, une fausse couche c’est dur, une fausse couche ça rend super triste et c’est compliqué de passer à autre chose. Une fausse couche, ça peut isoler aussi. J’ai rapidement dit que j’étais enceinte parce que je n’ai jamais compris l’intérêt de le cacher à ses proches, encore maintenant, je ne trouve pas ça honteux de vivre une fausse couche. Et dans ces moments-là t’as pas envie de voir tes proches, surtout ceux qui se fichent de ce que tu as vécu. Il y a une sorte de décalage dans le vécu, un sentiment d’incompréhension. Comment rigoler avec tes proches alors que toi t’es meutrie intérieurement ? Et 2 mois après, je me pose encore la question parce que j’ai des proches que je n’ai plus envie de voir, comme si un fossé c’était creusé. Comment être proche encore alors qu’il y a ce non dit entre nous ? Que l’on a jamais pu discuter de cette perte difficile ?
Alors oui, une fausse couche, ça rend triste. C’est une perte, et selon les personnes on s’en remet plus un moins vite. Et des réçits autours de moi, j’en déduis qu’il n’y a même pas d’échelle de proportionnalité entre le moment de la fausse couche et le degré de chagrin. Une femme qui fait une fausse couche 3 jours après son retard de règle pourrait mettre plusieurs mois à s’en remettre alors qu’une autre qui aurait été enceinte presque un trimestre, n’aura besoin que de quelques semaines pour digérer l’évènement. Il n’y a pas de règles et j’imagine aussi que chacun a sa manière de gérer la tristesse. Mais une chose est sûre, on a toujours besoin de son entourage quand on vit un évènement bouleversant. Ca ne coute pas grand chose de prendre des nouvelles, de demander comment ça va, de dire que si l’autre a besoin, on est là. Vous ne savez pas quoi dire ? Et bien ne dites rien (souvent d’ailleurs il vaut mieux se taire que de sortir des lieux communs) mais montrez que vous êtes là. L’autre vous répond que tout va bien, que ça va il gère ? Ne vous laissez pas leurrer et reprenez des nouvelles quelques jours après. La digestion d’un évènement bouleversant se fait en plusieurs étapes, il y a des moments où ça va et d’autres où c’est vraiment dur. Prenez soin de vos proches. Un sms, ça ne coute rien, ça ne vous engage pas des masses.
Alors oui, on a tous nos soucis dans la vie. Mais précisément, n’aimeriez vous pas qu’on prenne un peu soin de vous ?
Compagnon dit :
Merci pour vos mots et vos émotions. C’est un deuil à vivre comme on le peut.
Pauline dit :
Je viens de finir de te lire, je viens très souvent par ici et je suis toujours admirative de tes photos Instagram. Je ne laisse que très souvent des commentaires mais ce soir j’avais juste envie de te dire à quel point je suis d’accord avec toi. L’importance de ne pas juger les gens de la manière dont ils vivent des événements, de ne pas critiquer la fragilité, la sensibilité de quelqu’un. La fausse couche, sûrement comme à beaucoup de femmes m’effraie, et j’imagine comme il est dur d’accepter alors courage. Et merci pour ce post si joliment écrit
Anais dit :
Tout d’abord je suis désolée pour toi. Je comprends tout à fait ton ressenti, j’en ai fait deux à quelques mois d’intervalles, j’ai eu beaucoup de mal à remonter la pente et comme toi très peu de personnes qui prennent des nouvelles, ce qui n’arrange rien. Depuis j’ai eu un beau petit garçon mais quand j’y repense j’ai une petite larme à l’oeil. Bon courage et tout mon soutien.
Laura dit :
Courage Cyrielle.
Je te suis depuis peu, je n’ai jamais commenté malgré ton dernier post dans lequel tu regrettais l’absence d’échanges.
Je te conseille de lire Christian Bobin, ses livres font beaucoup de bien même s’ils sont empreints d’une certaine tristesse, nostalgie, ils permettent de s’arrêter au moment présent pour profiter de ce/ceux qui nous entoure(nt).
« Il faut que la vie nous arrache le coeur, sinon ce n’est pas la vie ». Noireclaire, Christian Bobin
Karen dit :
De beaux mots posés sur des maux …. j’ai traversé la même épreuve, tardivement aussi, et c’est dur.
Effectivement l’entourage a tendance à minimiser, même le corps médical, je me souviendrais toujours le Gynéco qui m’avait dit « ça arrive au moins une fois dans la vie d’une femme » comme si je vivais une banalité … je pense bien fort à toi
Julie dit :
Quel témoignage … Merci pour ce post, pour vos mots.
Nous ne sommes pas tous égaux face à la tristesse, au deuil.
Je vous souhaite d’aller mieux vous et votre compagnon, de trouver l’apaisement.
Laurence dit :
Waouh ! Tellement mais tellement vrai… le malheur n’est pas contagieux et il faut que chacun le comprenne. Même.si l’on n’est pas a l’aise avec les mots, qu’on a peur de blesser par des mots maladroits il y a tellement de choses à faire pour montrer que l’on pense à l’autre ( la soulager dans des tâches du quotiden, proposer une balade, apporter un gâteau..). Montrer que l’autre existe et qu’il est important pour nous c’est aussi, je pense, lui dire qu’il a le droit d’être triste non ?
Je vous envoie des douces pensées ❤❤
Charlotte dit :
En effet en ce moment les témoignages se bousculent et en fait ça fait du bien ! Façon de parler bien sûr mais déjà quand tu as vécu une expérience similaire tu te sens moins seule et surtout Ça fait prendre conscience que la maternité c’est vraiment un chemin qui peut être compliqué et dur … mais on fini par le surmonter sans passer à autre chose justement et ça c’est vraiment baleze ! Mais il faut se laisser un peu de temps … bon courage
Nathalie dit :
Je lis beaucoup de blogs mais le vôtre dégage une sensibilité hors du commun. Je comprends votre chagrin et votre colère qui se dégagent à travers vos mots. L’an dernier ma meilleure amie a perdu son papa. Cette disparition soudaine m’a fait prendre conscience que j’avais moi aussi perdu un papa. Depuis un an, il m’est tellement difficile de remonter le moral de ma meilleure amie car nous n’avons pas été habituées au chagrin surtout celui de l’insurmontable. Et depuis, je suis – je pense – dans la même position que vos proches. On évite le sujet pour ne pas vous chambouler de nouveau … on garde le cap de la prise de nouvelles standard sans en faire trop afin de ne pas vous faire penser que l’on a « pitié » de vous … On écrit des lettres à défaut de trouver mieux si mieux il existe …on donnerait n’importe quoi pour vous soulager sans savoir ce qu’est ce n’importe quoi et s’il existe … je comprends donc votre position mais dites vous aussi que vos proches ne sont que des humains… l’humain et ses faiblesses et maladresses qu’il tente a tout prix de dissiper par l’ordinaire voire l’humour… Et puis tout le monde n’est pas aussi ouverte que vous avec ce besoin aux autres et ça, faut-il encore bien vous connaitre pour le savoir. Ceci étant dit, je vous embrasse tendrement et vous souhaite d’ouvrir une jolie page positive. Et ne doutez pas de l’amour des autres. Il est bien présent. Maladroit peut être mais là.
Justine dit :
Je suis désolée de lire ce qu’il t’es arrivé et j’espère qu’il y a dans ton entourage des gens qui comprennent et pas seulement des personnes qui te disent de passer à autre chose parce qu’une fausse couche comme tu le dis, c’est pas juste une fausse couche. C’est dommage que nous nous fermions aux choses tristes parce que cela fait partie de la vie et si on les ignore, elles ne disparaissent pas pour autant… J’aurais bien aimé faire partie d’une famille où l’on peut parler et dire les choses, ç’aurait été bien plus simple, d’autant que bien souvent, il ne suffit de pas grand chose pour montrer qu’on est là, comme tu le dis un sms c’est déjà pas mal. J’espère que ton article sera lu par ces proches de l’autre côté du fossé, peut être que cela leur ouvrira les yeux sur ta peine
Mél renarde dit :
Tu disais l’autre jour que tu te questionnais face au peu d’interactions qu’il y a parfois sur ton blog.
Je ne commente que très rarement (surtout avec des « gros » comptes pour lesquels on se dit qu’ils n’ont pas besoin de « petites » gens). Mais je pouvais difficilement lire ces mots et passer simplement mon chemin.
Les épreuves, quelles que soient leur difficulté, ont le mérite de nous apprendre beaucoup sur nous-même et sur les autres. Tu as mal et tu en as le droit, vis ton deuil car c’en est un. Ceux qui n’ont pas su être présents reviendrons peut-être, ou pas, et ce n’est peut-être pas plus mal.
Futile dit :
Merci pour ce partage même si lire ta peine sans pouvoir rien faire est toujours difficile. Je veux bien militer aussi pour des cours d empathie, pour nous apprendre à tous à accompagner les sentiments, je me sens parfois tellement désemparée pour consoler.
J espère que de nombreuses joies viendront soulager ta peine.
Delphine dit :
Vraiment navrée d’apprendre cela. Tu as tellement raison, comment peut-on juger de l’importance des sentiments des autres ? On dirait qu’on doit s’interdire d’être triste ou de ressentir de la peine, que c’est une faiblesse… quel dommage.
Je t’envoie plein de courage en espérant que le soutien de ta communauté “virtuelle” (mais pas tant que cela) t’apportera un peu de réconfort. Plein de pensées.
Tina dit :
Il est tard, mais j’ai voulu lire cette histoire sur ton blog. Ton histoire. Douloureuse. Et il y a des quoi. Alors, déjà juste un petit mot… oui, nous ça nous touche. Et oui il faut juste montrer qu’on est présent à ceux qu’on aime et qui traverse un moment difficile. Et oui, laisse ton message Cyrielle sur ton blog car il est sincère, vrai et qu’il peut aider les autres. Alors voilà, juste plein de bonnes ondes pour traverser ce moment… ♡
Emmeline dit :
Ton article résonne tellement en moi…
J’ai aussi fait une fausse couche au milieu de l’été. J’étais moi aussi enceinte depuis presque un trimestre quand tout d’un coup ça s’est arrêté. Je pensais pouvoir l’annoncer à mes proches à la sortie de cette fameuse première écho et au lieu de ça, je suis sortie du rdv en pleurant. J’ai mis 3 semaines avant d’en parler à ma mère et beaucoup de mes proches ne le savent pas. Au final, il m’aura fallu 3 mois pour tout “évacuer”, ce qui a été très dur à vivre. Les gens sont tellement maladroits et ne comprennent pas qu’on puisse aller mal plusieurs mois après. Comme tu le dis si bien, nous sommes seules face à notre douleur.
Désolée d’avoir vider mon sac ici. Je suis exactement dans le même état d’esprit que toi à l’heure actuelle. Je te souhaite du courage et surtout de prendre soin de toi et tout le temps qu’il te faudra…
Pauline dit :
Merci à toi, de nous avoir ouvert ton cœur.
Et gros câlins à toi.
Une fausse couche n’est jamais facile.
Il y a 2 ans j’ai vécu 2 fausses couche rapprocher. Dont une tardive.
Peux de personne, de mon entourage son au courant. Quand je lis ton récit. Je me rencontre que les gens peuvent parfois manque emphatie.
Alors je t’envoie plein de câlins. Et j’espere Qu’un jour ton petit cœur sera réparée.
Et puis tu as Le droit de pleurer ce petit être qui a grandi en toi.
J’espere Que ton histoire ce terminera comme la miens
Il y a maintenant 1 an , une petite Jane est venu réparer ce petit cœur
Je t’envoie plein de bonne ondes
Claire dit :
J’ai fais une rupture de GEU et une fausse couche que j’ai balayé de ma vie très vite mais bizarrement je me suis toujours très mal quelques mois plus tard , à la date de la naissance; totalement inconsciemment. Les personnes ressources se font de plus en plus rare. La bienveillance se perd. Je me dis toujours qu’il faut le rappeler sans cesse à nos enfants. La famille est souvent décevante dans ce genre de situation et le deuil est souvent source de déception. Mais, je crois qu’il faut avoir en tête qu’il ne faut rien attendre des autres; c’est la meilleure façon de ne pas être déçu. Bon courage
Vanessa dit :
Oh :( je suis désolée de lire ça. Je te rejoins sur le fait que l’entourage ne veut pas entendre le chagrin, alors que tu avais juste besoin que l’on t’écoute, je suppose. Et d’un gros câlin. On ne se connaît pas mais je peux te faire un câlin si tu en a besoin un câlin depuis mon écran au tien, au moins
Lauriane dit :
<3
Marine dit :
Marine dit :
Oh les smiley marchent pas … : <3
Toujours un peu triste de voir que la nature nous donne et nous reprend aussi rapidement les choses.
Je suis une personne assez pragmatique dans ce type de situation : pour moi une perte comme celle-ci est forcément liée à l’incapacité totale de vie de l’embryon. En gros : notre corps nous reprend ce qu’il nous a donné car il sait qu’un risque est notable. D’accord ce n’est pas scientifique mais pour moi la réponse du corps est très importante.
Mais en rien, ça n’enleve la tristesse.
Stephanie dit :
Cyrielle,
Je suis desolee et t’envoie de la force, en te souhaitant d’aller mieux… quand ce sera TON moment d’aller mieux, n’est-ce pas ?
Tout cela me rappelled ce que je dis parfois autour de moi : on est seul ; on vit seul et on mourra seul (je sais, ca sonne pas super cool…); et par “seul”, j’entends que meme une personne qui, par exemple, a une grave maladie en meme temps que toi – la meme maladie – tu auras forcement des choses a partager avec cette personne, tu auras un vrai reconfort, une comprehension, mais comme cette personne n’a pas TON vecu, TA sensibilite, TON histoire, etc… cela fera que, parfois, vous ne vous comprendrez pas bien alors que vous partagez la meme epreuve ; cette personne et toi serez toujours seules face a ce qui vous arrive. J’espere que je suis claire… Ce n’est pas une excuse, bien sur, et comme tu le dis, on gagnerait tous a etre plus a l’ecoute, mais je crois que c’est la nature humaine et la difficulte des relations ; ce n’est pas nouveau et je crois qu’il faut simplement le savoir pour ne pas etre decu ou surpris. La famille et les amis ne seront pas toujours la, meme s’ils sont proches ; et meme s’ils sont la, reconfortants,, ils ne vivent PAS TON histoire. On est toujours seul face a nos experiences ; c’est un peu normal : c’est NOUS qui les vivons et personne d’autre.
C’etait ma petite pensee sur le sujet ; je ne sais pas si ca sert a grand-chose mais voila. :-)
Encore une fois, prends soin de TOI et fais-TOI du BIEN, toujours, et surtout en ce moment.
Stephanie
ba.nana dit :
Hey Cyrielle. C’est bien de poser les mots sur ces sentiments et de l’écrire, de le partager. Lorsque tu as évoqué le “parpaing” cet été, j’avais effectivement imaginé cette fausse couche. On ne se connaît qu’à peine, mais je pense qu’entre celles qui l’ont vécue, ça se ressent. J’ai failli t’écrire juste un petit mot. Mais je me suis dit que c’est intrusive, sans se connaître, alors j’ai effacé. La fausse couche, j’en ai fait 2 cette année, dont une à la toute fin de la 3e trim. L’autre plus précoce. Mais quand même. Je n’avais parlé à personne de ces grossesses (à part mon mari) donc quand ça allait très mal tout à coup, je n’ai pu en parler à personne. Le paradoxe de la grossesse. Ayant tellement pris l’habitude de gérer mes pépins en solo, je suis allée à l’hôpital seule, en suis ressortie seule en me disant que c’est rien dans la vie. Et coup de grâce, ma gynéco m’a fait récemment culpabiliser de faire des fausses couches ?! Là, j’ai craqué, j’ai chialé, trop lourd à porter, j’en ai discuté avec des amies. Et ça m’aide à me considérer, à m’écouter, à penser à moi et ne pas se soucier que du bien être des autres. C’est aussi un fait culturel chez nous les Japonais de ne pas exposer ses émotions. On est d’accord que ce n’est pas sain ! Si tu veux faire une pause déj, café avec J. par exemple, fais signe ! Pour parler de ce genre de sujet ou juste manger de bonnes choses et rire ;-) Merci pour tous tes partages et ton travail sur ce blog, ne lui tourne pas le dos, on l’adore ❤︎ Bon il est 4h, je te souhaite une belle “journée” ?!
ba.nana dit :
* une FC à la fin du “1er” trimestre… il est bien trop tard pour écrire … !!! sorry
lydia dit :
Ayant traversé par 2 fois cette expérience, je comprend votre douleur. Vous lire à raviver ses souvenirs violents. Pour ma part, la 2 fois, je n’en ai pas parler à les proches, car trop déçu de leur réaction la 1ère fois. Quelle tristesse. Je ne vous conseille que trop de laisser exprimer votre douleur et devous laisser aussi le temps de faire votre deuil car s’en est un ! Je vous souhaite pleins de jolis moments de réconforts et de joies futurs et présents… .
Alice dit :
Bonjour Cyrielle,
Et voilà, comme tant de personnes que tu décris, je ne sais pas quoi répondre à un message pareil ! Je fais partie de ceux qui disent ” ça va aller ” même quand j’en sais rien pcq on m’a appris que la tristesse n’était pas sexy dans cette société. Alors merci d’avoir partagé tes sentiments avec nous et de nous montrer qu’on a le droit de souffrir et de prendre du temps à s’en remettre. Courage à toi
Séverine dit :
Merci pour tes mots et ce partage d’émotions. Je suis de tout cœur avec toi. ❤
Cécile dit :
Chère Parigote, je suis tellement touchée par votre grâce et votre sincérité. Plein de pensées affectueuses avec vous aujourd’hui.
Karine dit :
Courage Cyrielle, je suis vraiment désolée d’apprendre cette nouvelle. Ma mère a fait deux fausses couches entre mon frère et moi. Avec les années, j’ai compris sa peine : elle a perdu deux enfants qui resteront toujours dans son coeurs. Je sais qu’on commence à aimer ses enfants bien avant qu’ils naissent, car l’amour ça n’a pas de limite et c’est un sentiment tellement important à partager. Prends ton temps pour pleurer, je suis de tout coeur avec toi.
Catherine dit :
Merci pour ce partage qui résonne très fort
J’ai vécu exactement la même chose ils à plusieurs années et au chagrin de là perte s’ajoutent le changement hormonal bien sûr et aussi la déception de la réaction de autres
Ce n’est pas rien
C’est un deuil
Merci et merci de nous écrire encore sur ce blog que je suis depuis si longtemps avec tant de plaisir pour sa douceur et sa tendresse dans chaque photo , texte et recette.
Sonia dit :
Bonjour, oui certains de nos proches ne savent pas gérer les mauvaises nouvelles. Je traverse le même tunnel pour d autres raisons. Je me pose la question de savoir si il faut leur en vouloir… personnellement j’en suis arrivée à me dire que je n’ai pas envie de m’infliger cette colère supplémentaire. Je te souhaite bon courage pour remonter la pente. Prends ton temps surtout.
annouchka dit :
Il se passe tellement de choses dans le corps d’une femme dès les premiers jours de grossesse qu’une fausse couche ne peut pas être un évènement anodin… Je comprends vraiment ta peine et la tristesse qui a du vous envahir à ce moment là et c’est très courageux de ta part de nous en parler de cette façon. Tu as raison, ça ne devrait pas être tabou et mieux considéré par le corps médical et l’entourage. Des douces pensées <3
Pauline dit :
Oui c’est vrai que c’est difficile de gérer la tristesse. On voudrait toujours trouver les mots réconfortant mais peut être que dans certaines situations les mots ne sont pas assez fort ou ne sont pas la solution… Je sais pas. Parfois quand je sais pas quoi dire je propose un câlin parce que c’est réconfortant aussi.
Et après chacun prends son temps pour se remettre d’événement tristes faut le respecter.
Anne-Charlotte dit :
Des bisous. Des mots doux. Des gâteaux. Des torrents de larmes. L’ombre d’un sourire. Et, encore des bisous.
Séverine dit :
Je suis passée par là aussi, après ma première fille comme toi. C’était encore plus tôt (1 mois et demi), mais c’etait douloureux également, je m’etais projetée, pas sur la place du lit mais sur la relation qu’auraient mes deux enfants par exemple, le fait qu’ils auraient pile 3 ans d’écart par exemple, un détail mais il avait un sens pour moi.
Le plus dur a été que mon mari n’a rien compris, n’a pas été vraiment là pour me soutenir… du coup la non compréhension des autres était accessoire. Mais je me souviens de remarques comme celles que tu mentionnes, sur le fait qu’il y a plus grave… les petites phrases comme ça qui te font sentir minable de ressentir ce que tu ressens.
La bonne nouvelle c’est qu’avec le temps on va mieux, souvent, le deuil se fait, et même la rancune s’efface un peu, même si les petites phrases douloureuses restent dans un coin de la tête.
Depuis j’ai eu deux autres enfants, sans autre fausse couche, j’ai fait une thérapie de couple, j’ai eu un cancer du sein et mon mari a été merveilleux. Je pense que c’est plus grâce à la thérapie de couple que grâce à la « gravité » de l’evenement.
D’ailleurs je me souviens d’une petite phrase aussi d’une collègue : « oh ça va, le cancer du sein on en guérit ». Oui, certes, mais pas toujours et pas sans séquelle…
Tout ça pour te dire que tu vas aller mieux, je te le souhaite en tout cas, et que tu as encore plein de beaux projets à construire, avec toi, tes émotions, ton ressenti. Et si cette expérience t’amene à faire un tri dans tes relations, c’est un chemin que tu peux prendre. Écoute-toi, surtout.
Je t’envoie plein de courage !
Magali dit :
la fausse couche est vécue le plus souvent comme une expérience traumatisante
Il faut un peu de temps pour s’en remettre.
Déposer le poids du chagrin, de la tristesse, de la déception, de la peur, de la honte, de la colère est souvent une étape importante pour aller mieux et surmonter cet évènement grave de la vie.
Savoir aussi choisir les personnes qui pourront t’apporter écoute et réconfort, nécessaire à cette reconstruction.
Une FC c’est aussi le travail de deuil de l’enfant pas encore né. Chacune se remet différemment de ce traumatisme, à son rythme.
Mais même si je ne te connais qu’au travers de tes photos (remplies de sensibilité), je sais que tu vas y arriver …..
La Pietre dit :
Bravo ! Bravo à toi d’avoir écrit tout ça, d’avoir à sortir les mots, c’est très courageux.
On ressent tes émotions dans tes phrases, c’est incroyable.
Une fois, dans mon vécu personnel, – qui est très different du tien – après avoir appris que j’étais atteinte d’endométriose, c’était une période de ma vie assez difficile.
Il faut savoir que je suis quelqu’un qui relativise beaucoup, qui temporise et qui trouve toujours une solution, j’ai toujours sourire et la joie de vivre… Mais étant donné que je n’avais pas encore passé le cap de l’acceptation de la maladie, je n’étais plus vraiment cette personne-là ! J’en parlais de moins en moins et je me refermais petit à petit sur moi-même, car comme toi, j’ai eu le droit à : « Ça passera avec le temps », « Il ne faut pas te laisser aller, il y a plus grave » où encore « Tu ne vas pas continuer à déprimer, j’ai assez de mes soucis pour écouter les tiens » – paraît que pour cette dernière phrase, je devais la prendre au second degré, mais au stade où j’étais, sensible, toujours pas dans l’acceptation, ce n’est pas du tout passer, et je ne vois pas ce que cette phrase a de drôle pour quelqu’un qui est de nature hyper sensible qui a ce moment-là, moralement n’allait pas du tout -.
À croire que les émotions négatives (la colère, la tristesse, etc.) sont des émotions à bannir comme tu dis… Mais non ! Si ces émotions existent, c’est qu’ils sont importants dans nos vies.
Depuis, j’ai accepté l’endométriose, je me bats plus qu’avant, mais j’écoute d’avantage mon corps, mon esprit, mon envie et j’ai vite vu qui je devais bannir de ma vie, ce qui m’aimait pour ma joie de vivre, pour mes mots quand eux étaient tristes, mais qui ne voulait pas faire l’inverse !
Bref… J’espère ne pas m’être un peu écarté du sujet. (j’étais une pro dû hors sujet à l’école, hihihi)
Mais tout ça pour dire que ce que tu as fait, ce que tu as écrit, tes mots et tes émotions que tu as mis ici, c’est comme ci, tu te mettais à nue, -d’ailleurs, on peut même dire que c’est un peu le cas-, c’est extrêmement courageux !
Alors merci d’avoir partagé ceci avec nous, j’espère aussi que le fait d’avoir parlé où ici d’avoir écrit, t’aura fais du bien, car je sais à quel point l’écriture, parfois, peut aider.
Je t’embrasse et te souhaite une merveilleuse journée.
Justine.
Sonia dit :
Je pense que au delà de la tragédie que tu as vécu, il se pose la question de l’empathie… Aujourd’hui le monde est égoïste… les gens sont comme des robots… qui tournent sur eux même… Malheureusement de plus en plus on ce tourne le dos… au lieu de se soutenir et je trouve ca tellement triste… et c’est dans ces moment les plus difficiles qu’on ce rend compte de la valeur de chacun… tendre la main… soutenir… écouter…
Il faut alors aimer encore plus les gens qui n’ont pas déserter…
J’espère que ta reconstruction sera douce. Et oui tu as le droit d’être triste tu as le droit de pleurer… crier… tu as le droit de t’exprimer… n’en déplaise a certain qui ne comprennent pas …
Orianne dit :
Merci pour ce post, je ne comprends pas pourquoi il y a un tel tabou autour des fausses couches alors qu’elles sont malheureusement si fréquentes. Justement car elles sont fréquentes et la plupart pour une bonne raison (« si tu fais une fausse couche c’est que ton bébé n’est pas viable ») on doit les vivre sans émotions ??!!! Effectivement il nous reste encore un grand chemin à faire pour réussir à accompagner les personnes qui vivent des expériences douloureuses quel qu’elles soient…
Marion dit :
Merci pour ce superbe témoignage, magnifiquement bien écrit et qui prend aux tripes. Je trouve cela vraiment positif que le sujet de la fausse couche sorte du domaine du tabou et commence petit à petit à être exprimé publiquement. Je pense que pour ma prochaine grossesse, je n’attendrais pas les fameuses 12 semaines pour l’annoncer. Marre de cette injonction qui rend les couples qui perdent un bébé avant l’annonce seuls avec leur chagrin.
C’est vrai que le malheur fait fuir les gens… Dans mon entourage un couple a perdu son bébé de 3 mois, mort subite du nourrisson… Et bien c’était presque comme si leurs connaissances changeaient de trottoir en les voyant. Ça me fend le coeur. C’est vrai qu’on ne sait pas quoi dire. En général je prends des nouvelles, je dis que je suis là si besoin. Et surtout je dis aux gens (peu importe la raison de leur peine) “tu n’es pas obligée d’aller mieux tout de suite, ni même d’en avoir envie. Tu as le droit d’être triste encore longtemps. Tu peux pleurer tous les jours si ça te fait du bien.”
Alors Cyrielle merci pour ce beau témoignage, prends bien soin de toi, chouchoute toi et prends ton temps pour panser cette blessure.
Mathiilde dit :
Je ne laisse jamais de commentaires même si je ne perds jamais une miette de ce que tu fais !
Mais là j’avais envie de te laisser un petit mot pour te soutenir te dire que même si on ne se connait pas on est la. Même si je n’ai pas vécue ce que tu as du vivre sache que je suis de tout cœur avec toi, une perte n’est pas facile quelle qu’elle soit. Alors je te souhaite a toi du courage, autour de toi de la bienveillance, de l’écoute, de l’amour, de l’amitié et qu’on prenne soin de toi.
Charlotte - Enfance Joyeuse dit :
Ton témoignage est très touchant. Je te souhaite beaucoup de courage pour réussir à te relever. Je ne pensais pas qu’on pouvait subir un tel éloignement d’avec ses proches. C’est vrai que j’ai déjà entendu des phrases toutes faites à ce sujet, qui font plus de mal que de bien à la maman qui vient de perdre son bébé. Mais je ne pensais pas que c’était si commun. Si banalisé. Faire une fausse couche n’est pas anodin. Merci d’avoir pris ta plume pour partager cela avec nous.
Sonia dit :
Bonjour Cyrielle,
une fausse couche n’est jamais anodine. J’ai fait un oeuf clair (embryon qui arrête de se développer très tôt et n’est même pas visible à l’écho), mais je ne l’ai appris qu’une semaine avant les 3 mois. Un choc, comment avais-je pu porter ce vide sans m’en apercevoir, tout ces signes de grossesse, ces douleurs et ces nausées n’étaient pas signe de vie… Je crois que c’est ça qui a été le plus dur, penser porter la vie et en fait non. J’ai mis du temps à retomber enceinte (alors que pour mon aîné et cette grossesse ci cela avait été très rapide), le temps pour ma tête et mon corps de faire le deuil. Le temps va t’aider, tu vas réussir à surmonter ta peine, à ton rythme, à ta manière. Tu n’oublieras jamais car cela fait partie de toi et de ton histoire. Ton amoureux et toi allez recréer de la vie. Et les proches ne sont pas toujours présent parce que ça résonne trop en eux, ils veulent nous voir heureux et se sentent cons et maladroits. Il est dur je pense de se projeter et comprendre quand on ne l’a pas vécu. Courage à vous. Douces pensées
Bsimian dit :
Quel témoignage, touchant et triste à la fois. Je ne comprendrai jamais pourquoi être triste fait si peur.
Merci d’avoir partagé ces émotions avec nous un très beau texte.
une mummy dit :
Pour en avoir vécu 5, des fausses couches, je ne peux qu’approuver ton bel article! Les gens ne savent pas quoi faire du chagrin d’autrui, alors ils font la politique de l’autruche en espérant qu’on n’ait pas besoin d’aide. Tu as soulevé le problème à l’origine de tout ça: l’éducation qui prône l’inhibition des émotions négatives (voire de toutes les émotions). En tout cas, c’est très long de digérer une FC, et encore, je n’en ai jamais faite aussi tard. On ne fait jamais totalement le deuil d’un bébé qu’on aimait déjà… Bon courage.
Lili B dit :
Très beau témoignage….très émouvant. Plein de belles pensées pour toi.
Merci de ce partage.
Adeline dit :
Tu as mis des mots sur des choses, des sentiments, des épreuves de la vie sur lesquels nous avons parfois du mal à nous exprimer. Quand il est difficile de prendre du recul parce que nous la blessure est encore à vif. Bon courage j’espere Que l avenir seras meilleur
Merci pour cet article
Claire dit :
Je découvre votre blog grâce à ma belle sœur ! Je ne dirais qu’une seule chose … MERCI ! Merci f’avoir Mis des mots sur ce que je ressens depuis 4 mois (mes petits loulous sont partis le jour de l’echo des 12 semaines), merci de me faire me sentir moins seule m, merci de me déculpabiliser de ma tristesse.
Je vous envoie de la force et du courage pour traverser ce deuil !
Il faut accépter de prendre le temps, de pleurer et de prendre soin de soi !
Merci encore
Claire
annie dit :
Merci pour ce beau texte ! une amie a fait une fausse couche, je me demande si j’ai été assez à l’écoute ? je vais prendre de ses nouvelles délicatement !
Motus dit :
Merci pour cet article car on en parle peu alors qu’effectivement quel que soit le stade auquel intervient la fausse couche c’est assez traumatisant. Et même quand on essaye de ne pas se projeter, on ne peut néanmoins s’en empêcher. En fait je pense qu’on ne s’en remet pas avant d’avoir une autre chance d’être enceinte.
Bon courage à toi et surtout en discutant avec des copines je me rends compte que la fausse couche est très courante. On est certainement influencé par les films dans lesquels on a l’impression que la grossesse est toujours facile et se passe à merveille et nous donnent une vision biaisée
AnnaH dit :
Bonsoir Cyrielle,
Je te suis depuis bientôt 7 ans et commente très peu habituellement mais ton texte me touche beaucoup. Je suis désolée de ce tabou que nous avons en France autour de la fausse couche. À croire que, parce que c’est fréquent, ça n’atteint pas les femmes! Qu’il faudrait continuer sa vie comme s’il s’agissait d’un événement mineur! Ça me semble complètement absurde. Je suis dans le milieu médical et travaille pour la santé des femmes. Je suis effarée d’entendre autant de récit similaire au tien. On entend à tout les coins de rue qu’une IVG va bouleverser la vie d’une femme alors qu’au contraire je dirai que c’est plutôt la perte d’une grossesse désirée qui les bouleverse.
On ne refera pas le monde ce soir mais j’espère qu’un jour au moins ces tabous disparaîtront.
Je te souhaite beaucoup de courage à toi mais aussi à ton partenaire. Reconstruit toi et prends toi le temps qu’il te faudra!
Élodie F dit :
Merci pour ce beau texte: comme beaucoup je viens de vivre 2 fausses couches coup sur coup et à la seconde, j’ai eu besoin d’en parler: la première, je l’avais tue…par pudeur, par tristesse. Cette dernière, j’ai eu le courage d’annoncer autour de moi mes craintes, mes doutes avant même de découvrir la mauvaise nouvelle. J’ai été très bien épaulée par mes amies mais beaucoup moins par le corps médical surtout les médecins de ville : « une petite fausse couche précoce très courante » ou l’échographe « la prochaine fois je compte sur vous pour faire mieux ». L’hôpital a presque été salvateur comparé à ces 2 médecins peu délicats. J’ai donc décidé de me tourner vers des médecins bienveillants, une acupunctrice super pour m’aider à surmonter cette étape avant d’envisager une nouvelle grossesse. Il faut retrouver l’espoir et pour cela panser ses peines.
Delphine - Made in Velanne dit :
❤
Ermeline dit :
Je ne vous connais pas mais je vous adresse toute mon affection pour vivre cette période de deuil difficile. Votre tristesse est un sentiment mille fois légitime après la perte de ce bébé – vous avez raison d’en parler comme un bébé, c’était une personne future appelée à faire partie de votre famille. Avez-vous pensė å lui donner un nom ? Le reconnaître comme un tout petit bébé que vous pourriez appeler par son nom pourrait peut-être vous aider à vivre son deuil, et peut être aussi à en parler aux autres le moment venu. Vous l’aimiez déjà, c’était déjà votre bébé. Le nom de “fausse” couche ne dit pas grand chose de la douleur que vous devez vivre.
ioa dit :
Bonjour Cyrielle,
Moi aussi j’ai vécu une fausse couche à 16 semaines le 30 aout, et c’est vrai qu’on se sent bien seule.
Une seule amie a su trouver les mots justes, et le reste de l’entourage a été plus que maladroit.
Je te souhaite beaucoup de courage et je transmets beaucoup d’ondes positives.
WorkingMutti dit :
Merci beaucoup pour ton témoignage très touchant. J’ai moi-même fais 4 fausses couches et je suis sortie vraiment cassée à chaque fois. C’est un vrai deuil et c’est assez peu reconnu. Le sujet gêne aussi en société donc on essaie vite de passer à autre chose dans la conversation. Peut être que si le corps médical reconnaissait vraiment la difficulté de cette perte de grossesse les mentalités changeraient.
Axelle dit :
Bonjour Cyrielle,
je voulais t’apporter tout mon soutien même si le temps nous a éloigné.
J’ai vécu quelque chose de très similaire pour ma 2eme grossesse. Fausse couche à la fin du 1er trimestre quand ce bébé est effectivement déjà pleinement entré dans ta vie de part les projections que l’on fait, les nausées matinales, la réorganisation du temps de travail car je bénéficiais déjà de « l’heure de grossesse » au boulot (travailler 1h de moins par jour).
Et ce 25 décembre où tu dois te rendre aux urgences, la veille de la programmation de ton curetage parce que ton corps a décidé de faire les choses « naturellement » quelques jour après l’annonce que cette grossesse s’est arrêtée. Et ces petits mots charmants de l’interne de garde que tu as dû déranger entre les huîtres et le foie gras en salle de garde. La douleur d’un « petit accouchement » et que personne, à l’hôpital, n’est en capacité de faire preuve d’empathie… « les coordonnées de la psychologue ??? Mais pourquoi ?? »
6 ans après j’en garde un souvenir intact même si la douleur associée a eu la judicieuse idée de passer. Ça prend du temps mais ça passe et cela passera pour toi aussi.
J’ai aussi eu la sensation qu’il y a avait un délai après lequel en parler n’était plus accepté par l’étourage et on se retrouve seule à y penser. J’avais dans mon entourage plusieurs personnes ayant perdu des bébés en fin de grossesse, au 8eme ou 9eme mois et je me souviens de ce sentiment d’illegitimité de la souffrance que je ressentais alors que moi « ça ne faisait que 3 mois ». Je me rappelle m’etre culpabilisé, cherchant alors ce que j’aurais pu faire autrement durz’t Ces 3 mois écoulés tant il était difficile de faire face à ce sentiment d’impuissance.
Et puis il a fallu l’annoncer au travail, annuler la réservation de la place à la maternité… ces étapes m’ont coûté mais j’ai eu affaire à un chef de service incroyable qui m’a reçu, offert un café et a discuté avec moi, très loin d’un lien hiérarchique avec beaucoup de bienveillance. Parce que parfois on croise aussi sur notre route des gens super et il faut savoir s’appuyer dessus.
Un jour j’ai fini par parvenir à jeter mon écho du 1er trimestre concernant cette grossesse. J’avais besoin de tourner la page et ne voulais plus voir ces documents dans mes papiers médicaux.
Ton récit rappelle tellement de choses connues et résonne beaucoup.
Alors je te souhaite beaucoup de courage. Le temps guérit ces blessures et pour ma part quand j’ai été de nouveau enceinte quelques mois plus tard, c’est là que la page s’est vraiment tournée. Je pouvais me réinvestir dans une grossesse et dans le pouponnage à venir.. (Freud à tellement bien pensé ce processus de deuil) non sans angoisse et douleurs car tout mon corps s’était vérouillé comme pour être sûr que personne ne se ferait la malle avant la date prévue !
Aujours’hui, j’ai deux enfants qui se portent bien et un que je ne rencontrerai jamais mais, encore une fois, cela ne me fait plus souffrir.
En tout cas ma « porte » te sera toujours ouverte si tu ressens le besoin d’en parler à qqn que tu as connu à une autre période de ta vie.
Le monde de K dit :
Moi je ne dis jamais fausse couche , je trouve l’expression si mal choisie. Je dis « j’ai perdu mon bébé, un vrai bébé, une petite fille qui n’a jamais vu le jour, mais qui m’a habitée , que j’ai regardé mourir sur un écran parce qu’aussi incroyable que cela puisse paraître, son cœur s’est arrêté pendant l’échographie ». Et qu’accessoirement je suis aussi médecin et que le rythme cardiaque fœtal, je connais un peu. J’ai tellement pleuré, écrit des messages déraisonnables au milieu de la nuit à des amis qui n’ont pas répondu présent, je leur en ai voulu, j’en ai voulu à la terre entière, j’ai écrit au lieu de dormir, j’ai encaissé les phrases blessantes ou banalisantes, et puis un jour j’ai décidé de ne plus être en colère. Je suis partie en Irlande avec mes garçons (on en parle du « mais tu as déjà deux garçons magnifiques », oui mais j’ai porté 3 enfants et là je repars de -1), et mon amoureux, et nous sommes revenus avec deux petites graines irlandaises qui sont aujourd’hui deux magnifiques demoiselles. Je sais que sans cette épreuve elles ne seraient pas là et ce sont de véritables merveilles…. Le bonheur en partant a dit qu’il reviendrait…. Je te souhaite de trouver cet apaisement…
Pascale dit :
Bonjour Cyrielle,
Combien votre article fait écho, combien ces commentaires résonnent…il y a maintenant 2 ans j’ai vécu cela également ! Et comme vous le décrivez si bien: là perte d’un bébé et l’incompréhension de beaucoup…je me suis senti si seule malgré l’extreme Présence et les doux mots de ma Maman qui m’a accompagné dans tout! Qui m’a écouté chaque jour et chaque heure alors que je plongeais dans une petite dépression. J’avoue que j’ai espéré la main tendue de certains amis, un’passage a La maison pour me réchauffer le cœur, une prise de conscience que j’avais besoin d’eux mais qu’il m’etait impossible de formuler jnavais besoin que ça vienne d eux car moi j’etais Incapable de rien…j’avais besoin sans le formuler encore d’û café, d’un verre d’ûe Sortie, d’une Épaule tout simplement , j’ai été déçue certes et pas’par Tous heureusement mais par cette banalisation qui doit arranger un’peu Finalement…tout ça pour dire que je suis tombée enceinte à nouveau 2 mois après, et mon bébé a aujourd’hui 13mois! Je l’aime plus que tout et je n’oublie pas mon premier bébé comme je l’appelle…ça étonne certains bien sure mais c’est à moi cette histoire! Elle m’appartient et j’y pense…tous les jours. Avec amour. Je vous embrasse Cyrielle avec beaucoup de tendresse. Et merci pour votre témoignage . Il est important ! Très important !merci
marie inspirexpire dit :
Ho quel écho chez moi ce billet… Bien sur que c’est d’une tristesse infinie une fausse couche, à n’importe quel moment, parce que c’est une Promesse qui ne sera jamais tenue… Et te lire m’a donné envie de te serrer dans mes bras, de te dire “ouais, chiale un bon coup, parce que merde, c’est vraiment dur”…
J’en ai vécu deux, de manières très différentes, la première il y a presque 25 ans : elle avait alors quasi été vécue comme un soulagement, j’aurais peut être avorté, ce n’était pas le bon papa et j’étais étudiante. Néanmoins j’y repense très souvent, et j’ai du travailler sur le chagrin profond qu’elle avait laissé, sans en avoir l’air… Elle a d’ailleurs refait surface très concretement il y a 3 semaines, dans des conditons particulières apres une séance pour l’une de mes filles chez la kinésiologue (kinésio qui trouvait que Rose ne semblait pas à sa place symbolique dans la fraterie…), aussi j’ai du en parler avec mes enfants, alors que je ne leur avais jamais dit clairement. Bon j’avoue je n’ai toujours pas eu le courage de leur préciser que ca n’était pas leur papa, à l’époque, ce qui est surement très con… Les filles se souvenaient par contre de la seconde fausse couche, avant l’arrivée de leur petit frère, et qui m’avait laissée dans une tristesse immense et en effet, une grande solitude, malgré la douceur de ma mère en particulier. Et voilà, j’ai trois enfants qui grandissent merveilleusement bien (et merveilleusement vite !), j’ai toujours dit que j’aurais 5 enfants…. je sais maintenant que, oui, ils sont un peu là…
Je t’embrasse Cyrielle et surtout, surtout, ne met pas cette peine sous le tapis. Cette perte fera partie de ta vie, mais elle se tranformera avec le temps et un jour, je te souhaite que tu puisse repenser avec plus de douceur que de douleur à ce petit qui a bel et bien existé…
marie inspirexpire dit :
et je rajoute des MERCIS pour tes mots, qui surement aideront beaucoup de personnes : des femmes avec un vécu similaire, des papas perdus, et des proches qui sauront grace à toi mieux faire…
Dounette dit :
Plein de pensées pour vous.. Un bébé dans le ventre d’une Maman reste toujours un bébé, qu’on le veuille ou non. Et ça, peu le comprennent. Courage à vous.
Elvira dit :
Bonjour. Hoo comme je vous comprends. J’en ai vécu 2 à quelques semaines d’intervalle et j’ai eu peu de soutien, mais surtout des phrases du genre “la cousine de machin truc aussi elle a fait une fausse couche et aujourd’hui…..” stoooop je m’en fous!! J’ai souffert, j’en souffre encore, j’en pleure encore presque tout les jours depuis 1 an et pourtant aujourd’hui je suis enceinte de plus de 4 mois, 1 an après, mais j’ai peur, si peur de revivre la même chose. Et ca personne ne le comprends j’ai l’impression. Je me suis achetée un petite boîte ornée d’un ange, c’est mon petit truc à moi, ma boîte à souvenirs de mes petits anges, qui n’étaient pas qu’un amas de cellules pour moi mais un bébé!
Bref, bon courage car il en faut et je vous souhaite un beau bébé futur !! Je kiffe votre blog, en particulier les superbes photos!! Continuez ainsi , merci
Marie dit :
Oh, ça me fait mal au cœur de lire ça, j’en ai les larmes aux yeux. Je me souviens encore de la peur que j’ai eue quand j’ai commencé à perdre du sang alors que j’étais enceinte de ma fille. Heureusement pour moi, l’histoire s’est bien terminée, mais je n’ai toujours pas oublié ce sentiment que j’ai ressenti, comme si j’avais reçu un coup de poing dans le ventre et que j’en avais perdu le souffle. Je ne comprendrai jamais ces gens qui invoquent le « ça aurait pu être pire », comme si ça allait faire disparaître la douleur. Je te souhaite bien du courage et me permets de t’embrasser.
Lise Tailor dit :
Merci pour ce très bel article qui m’a émue aux larmes. J’ai vécu 3 fausses couches consécutives, toutes tardives, à la toute fin du premier trimestre. J’en ai énormément souffert et j’ai expérimenté exactement la même chose que vous, le sentiment général que ce n’était pas si grave, que j’exagerais quand même un peu.
Vos mots sur la gestion de la souffrance résonnent en moi et je sais que, grâce à vous, je saurais mieux répondre présente pour mes proches à l’avenir.
Merci
Mathilde dit :
Je découvre votre post (et votre blog) ce soir et cet article résonne beaucoup. Merci de poser des mots si justes sur la solitude de la tristesse, y compris vis à vis de ceux qui sont supposés être au plus proche de nous…
J’espère que vous allez mieux, et que vous avez trouvé des oreilles attentives depuis lors.